Les premières mentions d’une église remontent à 1137, comme l’atteste le document relatif à la charte de l’Archevêque de Rouen Hugues IV accordée à Gautier 37e abbé de Saint Wandrille où il est question de la Paroisse Saint Quentin d’Allouville. Confirmée en 1142, cette charte le fut également par le pape Clément IV en 1267.
Au XIVe siècle, la cure rapporte 85 livres à son titulaire. Mais l’église se trouve dégradée par les intempéries : pluies diluviennes d’avril à juillet 1315, gelées et froid intense en 1331.

eglise2Après la guerre de 100 ans (1337-1453), en 1498 le curé est Jean Cousin nommé par l’abbé de Saint Wandrille, et le vicaire est Nicolas Cousin, son neuveu.
C’est vers cette époque que le clergé décide la reconstruction du choeur, terminé en 1538 par le curé Aisse de Recusson. Sous l’ancien régime, le choeur était à la charge du Clergé, la nef, à la charge des Paroissiens tandis que le clocher représentant le pouvoir local était à la charge du Seigneur. Le clocher est de style dit de ‘Médicis’.

Le choeur, de 15.45 × 7.40 mètres, construit en pierres de taille, est éclairé par sept fenêtres équipées de vitraux et d’une ouverture derrière l’autel sur l’Abside. Sur le côté Nord-Est est située la sacristie qui est l’ancienne chapelle seigneuriale (traces dans les placards).
A la fin du XVe siècle, les Paroissiens décident de reconstruire leur église dévastée par les guerres et les diverses calamités. C’est ainsi que l’on voit s’élever la nef en pierres de carrrières de Rançon. Soutenue par de solides contreforts, elle mesure 24 × 8.15 mètres. Seule la partie méridionale subsiste encore de nos jours.

eglise5Le 27 septembre 1682, Mon Seigneur Colbert, coadjuteur, constate l’état déplorable de l’église lors d’une visite à Allouville : vitres brisées, cloches suspendues à une charpente non couverte située contre le portail et pavage dégradé qui exige un effort des paroissiens qui tardent à le fournir.

En 1684, Mon Seigneur d’Aubigné, alors Archevêque de Rouen, note que le problème du clocher semble réglé, mais lors d’une nouvelle visite en 1713, il constate qu’au niveau de la nef, rien n’a changé depuis 1682 : elle est toujours couverte en chaume et le bas de la nef n’a plus de voûte.

En 1736, la foudre détruit le nouveau clocher et une partie de la nef. Pour la première fois, on va recourir à la tuile, pour refaire la couverture, mais les travaux ont dû être effectués avec négligence car en 1748, il est nécessaire de recommencer, cette fois en utilisant l’ardoise.

eglise3En 1750, on perce deux nouvelles verrières et on refait la charpente à neuf. Les travaux terminés, on constate le délabrement du mur Nord suite à l’éffritement du sol à cause des inhumations, ce qui oblige à mettre des étais en 1759. Robert Bailleur, maçon du village, sera chargé de reconstruire ce mur à partir de 1767 en briques, silex et récupération de pierres de taille.

C’est à cette époque que le seigneur du lieu fera construire le nouveau clocher de style Médicis que nous connaissons aujourd’hui. Il remplace le clocher d’origine qui était situé entre le choeur et la nef près de la porte latérale. A cet endroit se trouve également un cadran solaire du début du XXéme siècle et les traces d’une ancienne entrée seigneuriale. Vers 1912 une pendule, offerte par M. Demorchy Maire, a été posée.

eglise4La statue de Saint Quentin figure dans le choeur. A l’intérieur de l’église, la chaire, les deux autels et l’autel majeur sont à remarquer ainsi qu’un bahut Renaissance sculpté, accolé aux fronts baptismaux. La sacristie est une ancienne chapelle seigneurale. Au-dessus de la porte d’entrée sud de l’église s’avance une gargouille du XIII ème siècle. Un cadran solaire du début du XX ème siècle orne l’entrée sud.

Le choeur est réalisé au XVIème siècle comme l’atteste une inscription portée à l’intérieur de l’ensemble : ” Ce chancel a fait faire Maître Avbisse de Récusson, curé de céans en l’an 1538″. Deux verrières, restaurées en 1875 grâce à l’abbé Blondel, ornent le choeur. L’une représente une Cêne et la descente au jardin des oliviers, l’autre raconte une partie de la légende de Saint Quentin. Sur l’église est posée une plaque commémorative Pierre Belain D’esnambuc, navigateur baptisé en l’église d’Allouville.

 Sur le devant, on trouve également le calvaire et le monument aux morts. Le calvaire rappelle la mémoire de quatre prêtres d’Allouville : Samuel Isidore Trubel, Guillaume Cabot, J.B. Bourienne, et J. François Leclerc. Il semble avoir été dressé à l’emplacement où en 1685, le seigneur de Quenonville et Regnault de Récusson se sont battus en duel après la grand messe. Ils sont condamnés par l’officialité de Rouen à assister à la cérémonie de la réconcillation du cimetière tenant chacun à la main un cierge d’une livre.

Le monument aux morts porte la mention “1914-1919″, les Allouvillais ne considérant la guerre complétement terminée qu’au retour de tous les prisonniers au village.